traduction de l’œuvre complète d’Ambrose Bierce par Bernard Sallé

 

Ambrose Bierce (1842-1914?) est un écrivain et journaliste américain. Né dans une famille pauvre, il se forme largement par lui-même, exerce des petits métiers et s’engage dans la Guerre de Sécession comme éclaireur (dans l'armée nordiste). Il participe aux plus éprouvantes batailles et est blessé en 1864.

Il émigre ensuite vers l'Ouest jusqu’à San Francisco et travaille au News-Letter & California Advertiser où il tient une rubrique satirique, tout en se forgeant une culture générale approfondie. Il acquiert une réputation de plume acerbe et devient rédacteur en chef à 26 ans. Après un séjour en Angleterre, il exerce divers métiers et revient au journalisme. Il est rédacteur au journal Wasp à partir du 1881. William Randolph Hearst le recrute, et il collabore à différents journaux du magnat américain, produisant articles, nouvelles, contes, et les fameuses définitions du futur Dictionnaire du Diable. Il est à Washington quand le tremblement de terre de 1989 détruit San Francisco.

Il retourne à 70 ans sur les champs de bataille de sa jeunesse, puis effectue la compilation de tous ses écrits, choisissant, corrigeant et enrichissant. Les 12 volumes de son "œuvre complète" sont intégralement traduits et rassemblés dans les six recueils ci-dessous.

Âgé, asthmatique, il se refuse pourtant à prendre une retraite paisible. Il rejoint au Mexique les armées de Pancho Villa, et disparaît sans doute lors d’un combat entre les troupes révolutionnaires et les troupes fédérales. Le roman Gringo Viejo de Carlos Fuentes et le film qui en est tiré, Old Gringo, de Luis Puenzo, illustrent la confusion de cette guerre civile et donnent une explication romancée, mais possible, à la mort d'Ambrose Bierce.

 

Sorti en 1989, Le Dictionnaire du Diable, dans sa traduction intégrale, a été et reste encore, un grand succès de librairie.

 

Presque toutes les nouvelles traitent de la Guerre de Sécession, que Bierce a vécu à 19 ans. Certaines sont particulièrement éprouvantes.

 

Un florilège de nouvelles "civiles", dans un esprit souvent noir ou macabre. Un portrait également de l'Amérique des années 1870-1890.

 

Vingt-quatre nouvelles fantastiques, drôles ou terrifiantes, qui rappellent Poe, dans des réalités bien américaines.

 

C’est une centaine de courts récits ou de petits contes parus dans des journaux, et dont certains sont de véritables perles. Bierce excellait dans l'art de la fable et de la chute.

 

Le Moine et la fille du bourreau est le seul roman écrit par Bierce, sur un thème gothique qui lui avait été proposé, mais qu'il a magnifié dans un humour féroce, macabre, et des rebondissements saisissants.

 

 

Passionné par les écrits de Bierce, peu connu en France (mais largement pillé), Bernard Sallé avait proposé en 1987-88 aux éditeurs français une traduction intégrale du Dictionnaire du Diable, traduit partiellement par Jacques Papy. C'est un petit éditeur marseillais, Edouard de Andréis, qui crut en cette publication, laquelle fut un grand succès. La petite maison d'édition Rivages fusionna ensuite avec l'ancienne Payot, et Payot & Rivages accepta de continuer la publication complète de Bierce à raison d'un livre par an. Bernard Sallé fit pour chaque ouvrage un travail de présentation, de notes explicatives, et effectua les mises en page.

Il y eut dans les années suivantes de nouvelles traductions du Dictionnaire du Diable chez d'autres éditeurs, mais des notices bibliographiques et Wikipédia notent que "de nos jours, la traduction la plus fidèle reste celle de Bernard Sallé, établie à partir de l'édition définitive de 1911, et datant de 1989".