L’Équipage

 

 

Sur un bateau étrange, sur une mer imaginaire, se réveillent ensemble sept personnages, dont Denis Diderot, Camille Desmoulins, George Sand, Victor Segalen, Landru et Édith Piaf. Ils sont morts et s’interrogent d’abord sur cette étrange résurrection. Mais le mystère est plus étonnant, et s’approfondit encore.

 

 

 

La pièce a été créée en 1985 à Châteauroux sous le nom de L’équipage excessif, mise en scène de Bernard Sallé.

 

 

Confrontation entre des personnages historiques français, interrogation sur la culture, l’histoire et les évolutions, L’Équipage est une variation historique et en même temps une histoire forte et prenante. Et chaque personnage est rendu avec minutie dans sa psychologie, sa manière de parler, les façons de penser de son époque. Un beau challenge pour les comédiens.

 

 

«  Diderot – Non, vraiment, ce bateau est sans mystère. Pas d’espace secret, pas une miette, pas un rogaton qui traîne. Une coquille vide, parfaitement nettoyée. À croire qu’on y a fait passer les fourmis !

Camille – Nous avons trouvé quelque chose.

     Il provoque tout à coup l’intérêt de tout le monde. Segalen serre en effet dans sa main un chiffon blanc taché de sang.

France – Qu’est-ce que c’est ?

Segalen – On dirait l’une des serviettes qui accompagnaient les provisions.

France – Mais elle est pleine de sang !

Segalen – Il a séché, et cela ne date pas d’hier. Nous avons trouvé la serviette par hasard, en tâtonnant. Elle était dissimulée tout contre le pont dans un interstice. Mais le plus intéressant, c’est qu’il y a quelque chose dessus.

     Il déploie le linge, et dévoile huit mots tracés à grands traits.

Édith – Qu’est-ce que ça veut dire ?

Diderot – FRANCE, MENSE, DROLE, ROLE, LACS, JACQUES, CŒUR, MEURT.

Édith – Ça ne veut rien dire.

George – C’est écrit avec du sang ?

Camille – On le dirait.

Landru – C’est une farce ! »