3 avortement

16/3/23

Avortement

L’avortement est une petite marche vers une meilleure humanité. Une petite marche au-dessus de la fonction naturelle qui veut qu’un animal femelle fécondé poursuit une gestation et accouche. Pas le choix, qu’importent les circonstances. L’avortement est donc un progrès, avec déjà l’arrêt d’une fécondation non désirée. Pourquoi un progrès ? Parce que, dans nos sociétés, un enfant doit être désiré, et les conditions pour sa prise en charge, son éducation, doivent être rassemblées. Et qui décide ? Le père et la mère, mais en dernier recours, la mère. La liberté pour une mère de conserver une grossesse est donc un progrès significatif, une liberté dans sa vie de femme qui est au niveau de son égalité de droits et de son émancipation des dominations patriarcales, qu’elles viennent du père, du mari, ou d’une société traditionnelle.

Liberté de pensée, liberté d’expression, liberté de circulation, liberté de choix de vie, droit à l’éducation, au travail, à la santé, à l’assistance pour les personnes démunies, déficientes, âgées, tout ceci fait partie des acquisitions du dernier siècle dans les sociétés évoluées, et ne peut être remis en question. Le droit à l’avortement en fait partie. Pourquoi ? L’avortement est un acte attristant, souvent traumatisant, mais qui met la femme sur un pied d’égalité avec l’homme dans la responsabilité, ou l’irresponsabilité, de la conception. Avec la contraception, c’est la marche supplémentaire au-delà de la simple nature. Il y a d’autres marches, mais celle-ci est primordiale, parce qu’elle établit, dans ce domaine, une égalité homme-femme.

Des tendances rétrogrades s’opposent à l’avortement. Elles sont patriarcales ou religieuses. En notre siècle éclairé, elles sont opportunistes. Elles doivent être dénoncées, honnies, conspuées, balayées.

Bernard Sallé

 

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