Ces nouvelles sont inédites

 

    1.  La Faille        

    2.  Louis et Robert 

    3.  Maria la Polonaise

    4.  La Journée de Bichon

    5.  La Cloche 

    6.  Classe Affaires

 

 

La Faille

Un aimable homme d’affaires vient une ou deux fois par an à Chamonix pour entreprendre la même escalade sur une paroi de peu d’intérêt. C’est là qu’il a caché son magot, les 40 millions de francs qu’il a volé au Crédit des Bouches-du-Rhône. Mais ce jour-là, le gros sac qui lui sert de tirelire a disparu. Il réfléchit très vite : sa compagne Francette, un amant probable ? Il peut encore les rattraper.

EXTRAIT

L’homme qui avait désormais repris l’identité de Jacques-Henri Tesson s’arrêta une nouvelle fois avant Paris. C’était dans une autre station, où il acheta une lampe de poche. Il en était arrivé à la conclusion que si Francette s’était enfuie avec son amant, elle était nécessairement repassée par l’appartement pour reprendre certaines affaires, ses bijoux, ses luxueux bagages. Ce serait un signe : Si rien n’avait bougé dans l’appartement, c’est qu’ils espéraient le tuer d’une manière ou d’une autre. Il arriva vers cinq heures du matin devant le petit immeuble résidentiel au cœur du XIVe arrondissement. Les fenêtres du premier étage ne montraient aucune lumière, ce qui était normal à cette heure-ci. Il prit l’escalier, arriva devant sa porte, introduisit lentement la clé sans rester devant l’ouverture, écouta. Il mesurait tous ses gestes, écouta encore après avoir tourné, après avoir entrouvert là porte, après s’être glissé dans l’entrée. Il ne sentait pas l’odeur du gaz, mais, par précaution, il se servit de la lampe de poche. Il traversa l’entrée, entra dans le salon où rien ne semblait avoir bougé. Il ouvrit grandes les fenêtres, alla jeter un coup d’œil dans là chambre : Francine n’était pas là, mais ses robes, ses affaires et ses bijoux emplissaient toujours les penderies et les placards.

Il se rendit dans la pièce qui lui servait de bureau, scrutant chaque objet avant d’y toucher. Tout lui semblait étrange et maléfique, chargé d’hostilité ; mais en fin de compte, rien n’avait bougé. Il examina le coffre avant de l’ouvrir, en tira un peu d’argent et un pistolet automatique qu’il mit dans une serviette en toile. Il ne parvenait pas à se résoudre à allumer l’électricité et y renonça, car la lueur du jour commençait à éclairer l’appartement. Il se résolut à prendre une douche, se changea machinalement, ressortit finalement l’arme et l’argent de la serviette en toile et les fourra dans ses poches. Il retrouva l’adresse de Paul à la campagne là où il pensait l’avoir notée : dans son carnet de rendez-vous de l’année passée. Quand il quitta l’appartement, il n’avait toujours pas allumé l’électricité et n’avait pas non plus osé utiliser le téléphone.

 

 

Louis et Robert

Ils étaient deux amis d’enfance qui s’étaient perdus de vue. Louis s’était marié avec Mathilde et il avait retrouvé Robert par hasard. Et Robert faisait maintenant partie de leur vie, partageant même les explorations dans les anciennes galeries sous Paris. Mais un jour Louis découvre que Robert et Mathilde sont amants.

EXTRAIT

Je ne vais pas m’étendre sur les mois qui ont suivi, puisque ce furent des mois de bonheur. Le bonheur se raconte mal. Il y eut tout de même une grève à la RATP, que je ne suivis que par solidarité, mais Robert était beaucoup plus actif. Mathilde, après mûre réflexion, avait changé de travail. Elle était toujours secrétaire avec un salaire identique, mais dans une société à La Défense, ce qui lui faisait maintenant un trajet direct par la ligne A. Robert serait bien retourné toutes les semaines dans les galeries, je tempérais un peu son ardeur. Il faisait, lui, des semaines de quatre jours, mais j’avais des horaires beaucoup plus réguliers et les explorations étaient fatigantes. Nous passâmes tout de même quelques nuits à découvrir un nouveau secteur, et nous résolûmes l’énigme des galeries et du puits. En dehors de cela, nous nous retrouvions le dimanche, et Mathilde riait de nous voir si complices.

– Vous auriez dû vous marier ensemble, disait-elle.

– Nous sommes peut-être passés à côté de quelque chose... répliquait Robert, en me faisant une œillade.

En fait, je m’étonnais un peu de ne pas lui voir de conquêtes féminines. Il était très dragueur à vingt ans, et il semblait s’être assagi.

– J’attends de rencontrer l’âme-sœur.

Il m’enviait un peu, disait-il, et c’est vrai que j’étais fier de ma femme, de notre couple, de notre maison.

 

 

Maria la Polonaise

Suzy est photographe de mode et de publicité, et elle a son propre studio. Elle a aussi de grosses échéances à payer à la banque, et travaille comme une forcenée. Elle utilise ce jour-là deux mannequins, dont une polonaise très belle, mais dépressive. Sans doute faudrait-il se rapprocher d’elle, la comprendre. Mais Suzy est surchargée, elle n’a pas le temps, et elle se le reprochera longtemps, après l’irréparable.

EXTRAIT

Maintenant, tout dépendait d’elle et de moi. Je lui roulai le haut du pantalon pour lui dégager un peu les hanches, la pris par la main, la ramenai aux deux marches. Puis je lui montrai le mouvement, un, deux, trois pas en se déhanchant légèrement jusqu’à la marque, dépasser la marque, encore deux pas, demi-tour jusqu’aux marches, demi-tour, et la même chose. Elle m’accompagnait, docile. Je lui parlais, lui souriais, l’encourageais, je faisais mon numéro de grimaces. C’est Bernard qui eut l’idée de mettre Sergent Pepper’s, et le grincement des guitares remplit la pièce. La fille partit d’un pas de fanfare, j’empoignai l’Asselblad que me tendait Nadège, m’accroupis par terre et lui cadrai le dos. Ça collait ! Je la voyais, ma photo, j’en avais tous les éléments, mais rien n’allait comme il le fallait. Je fis un signe et on arrêta tout. Il fallut une demi-heure pour régler à nouveau les lumières, brosser les cheveux de Maria, donner un peu plus de gonflant au soutien-gorge en lui pulvérisant de la colle en bombe. Les spots fixes du soutien-gorge étaient inutilisables de cette manière, et Bernard s’installa par terre avec l’un des spots seulement qu’il orientait des deux mains. La fille s’organisait, se calait dans les marques, reprenant exactement les mêmes mouvements, ce qui allait me faciliter le travail. Elle avait une poitrine de rêve qui frémissait quand elle revenait vers nous et sa démarche évoquait Rita Hayworth dans Gilda. Le type de l’agence ne pensait plus du tout à téléphoner. Son assistante avait une expression mauvaise et ne cherchait plus à montrer ses appâts.

Bernard avait visé juste : Maria fredonnait les chansons des Beatles, s’amusait sur Getting better, devenait plus mélancolique sur She’s leaving home. Le soutien-gorge, quelquefois, ne se présentait pas bien, le projecteur de Bernard bavait sur le dos, la tête n’était pas en bonne position, mais l’image était là de temps en temps, presque parfaite, et elle était dans la boîte dans la fraction de seconde avant que j’aie eu le temps d’y penser. Je parlais en même temps, criais des encouragements, chantais aussi, appelai Maria pour qu’elle me jette un coup d’œil, qu’elle me sourie. Je l’appelais ma chérie, lui disais qu’elle était belle, que cette photo-là était formidable, qu’on pouvait faire encore mieux, nou karacho, rasvarot’, demi-tour, encore une fois. Elle allait vers le papier du fond, revenait, tournait, j’avais peur qu’elle se fatigue mais elle continuait comme un petit gendarme et était toujours aussi éclatante. Elle me souriait, et je voyais que c’était pour moi qu’elle le faisait. Nadège me passait un appareil chargé dès que j’avais fini une bobine, la musique nous enveloppait et j’étais à peu près sûre qu’au moins trois ou quatre des photos que j’avais prises étaient réussies. Sur l’interminable accord de piano plaqué par John Lennon, je m’écroulai enfin, Maria interrompit sa ronde infernale, Bernard éteignit son spot et on entendit des applaudissements frénétiques : c’était le créatif qui se donnait en spectacle.

 

 

La Journée de Bichon

Bichon est un bébé qui ne marche pas encore, et dont la vie est très bousculée, car ses parents ont des vies de Parisiens actifs. Entre les transports, la crèche, la baby-sitter, Bichon n’est pas très heureux, et pleure souvent.

EXTRAIT

Bichon est maussade, cet après-midi-là. À midi, il a bien mangé sa purée avec les morceaux de jambon, puis il a fait un gros caca dans sa couche. Ensuite, il a cherché quelques bêtises à faire. Il a secoué la toile de la tente des Indiens jusqu’à ce qu’une Tatie se fâche un peu. Il a jeté les mousses dans tous les coins, il s’est tapé la tête sur le tapis de sol. Quand il joue avec les autres, Bichon n’est pas gentil, il veut toujours les empoigner et les secouer. Il agace les puéricultrices, il n’y a que l’assistante Gabrielle qui ait pitié de ce bébé boudeur.

C’est Maman, en général, qui vient le chercher à cinq heures, mais elle ne vient pas. Il est déçu quand il voit arriver madame Gomez, une voisine d’Asnières que sa mère envoie quelquefois à sa place. Bichon n’aime pas madame Gomez, elle souffle fort et elle sent mauvais. Et avec elle, il faut prendre le métro avec tout le monde serré debout : Il pleure un peu, consent tout de même à dire « au revoir » de la main, s’en va sur le bras robuste de madame Gomez.

Il faisait encore nuit quand il est arrivé à la crèche, il fait déjà nuit quand il repart et la température a encore baissé. Quelques flocons voltigent dans le canyon étroit de la rue, tout le monde se hâte sur le trottoir. Bichon, redevenu cosmonaute, a le bout du nez qui devient rouge. Il éternue, se mouche sur l’épaule de madame Gomez.

Bichon s’est soustrait du reste du voyage. Il a somnolé, s’est laissé ballotter, a tout de même été ranimé par le froid de la sortie du métro. Arrivé dans l’appartement de madame Gomez, il pleure à nouveau. Madame Gomez le met toujours dans le vieux parc à barreaux de bois qui était celui de ses enfants. Bichon pleurniche, madame Gomez lui chantonne une petite chanson tout en vaquant à ses travaux. Quand il crie plus fort, elle chante plus fort. Mais, quand on sonne à la porte, elle prend bien soin de le prendre dans ses bras avant d’aller ouvrir. Si ce n’est pas Maman, elle le repose dans le parc. Cette fois-ci, par chance, c’est Maman. Les larmes de Bichon se transforment en rire, ses petits bras se tendent. Elle aime bien ça, Maman, elle aime que, à sa vue, son enfant passe tout à coup des larmes au rire.

 

 

La Cloche

L’homme est SDF à Paris, avec les combines habituelles de chaque journée. Il trouve un jour pour dormir un container désaffecté sur un chantier, près du nouveau bâtiment d’une start-up. Mais une vieille dame harcèle de directeur-fondateur, et l’homme découvre que ce dernier avait escroqué son ancien associé. Il réfléchit, il observe, et se décide à agir.

EXTRAIT

Il plut dans la fin du mois de mai, je fis « Chantons sous la pluie », un soir rue Saint-Denis pour amuser les passants, mais les gens faisaient la grimace ou s’enfuyaient, apeurés. On me ramassa cette fois-ci pour m’emmener dans un centre, à Nanterre. On me fit prendre une potion qui me fit dégueuler tripes et boyaux, un truc vraiment à vous dégoûter de la picole.

C’est la première fois qu’on m’enfermait, qu’on me traitait comme un animal. Mes nippes étaient immondes, elles prirent le chemin de l’incinérateur. On me désinfecta, on m’épouilla. Au moment de passer à la tonte, je demandai la boule à zéro. Un dentiste avec du vieil équipement m’arracha deux dents qui étaient sérieusement infectées.

Je restai là quatre jours, bourré d’antibiotiques, à réfléchir et à suçoter mes gencives. J’avais failli entamer la dernière ligne droite, on m’avait récupéré à temps.

Les assistants sociaux me libérèrent avec un peu d’argent et des adresses d’associations diverses.

À ma grande surprise, rien n’avait bougé au chantier. Je retrouvai mes affaires dans le container, au milieu d’ordures que je ne me souvenais pas d’avoir accumulées à ce point. Il faisait doux, je m’endormis avec une sorte de sérénité, sortis furtivement à 7 heures du matin.

Je découvris que les gens d’ISCO avaient retrouvé leur fébrilité d’auparavant et, en guettant bien, je vis que le patron était à nouveau dans son bureau. Pour ne pas manquer dans le tableau, madame Vandœuvre se présenta vers neuf heures en demanda à être reçu par Gagnon, et resta fermement dans le salon d’attente jusqu’à midi. L’intéressé, après avoir envoyé quelqu’un pour vérifier que la voie était libre, alla déjeuner avec des collaborateurs. Il ne revint qu’à trois heures, légèrement éméché. Je n’avais toujours pas bougé du chantier, accroupi dans une cachette ou une autre. Je n’avais rien mangé, mais je n’avais pas faim. Mes cheveux commençaient à repousser et me grattaient un peu. Je vis la digne vieille dame passer deux fois dans la rue devant l’immeuble de verre.

Les employés commencèrent à partir vers cinq heures. Certains traînèrent un peu mais, à sept heures, il n’y avait plus que Gagnon dedans, et madame Vandœuvre dehors. Comme s’il percevait la présence de la vieille femme, il ne se pressait pas de quitter son bureau, pianotant sur son clavier, décrochant ses téléphones. Je le vis mieux quand il alluma ses lampes pour compenser l’obscurité naissante.

À neuf heures, il était toujours dans son bureau et moi, j’étais toujours dehors à l’observer. Je ne voyais plus madame Vandœuvre, mais je me doutais qu’elle était encore à l’attendre. Enfin, il se leva, prit sa veste sur son bras, éteignit des lumières. C’était à moi, maintenant.

 

 

Classe Affaires

Dampierre est directeur financier dans une grosse boîte de BTP. Ce jour-là, il part au Congo avec 3 millions de francs en liquide dans une mallette. C’est un pot-de-vin pour un ministre, dans l’affaire d’un chantier. Dampierre a le cœur tranquille, ce n’est pas encore illégal. Mais quand un passager de l’avion lui annonce que le Ministre de l’Intérieur, ennemi de l’autre ministre, l’attend à l’arrivée, il comprend qu’il est dans de mauvais draps. Il lui reste le temps du vol pour trouver une solution.

EXTRAIT

Youma. Kimbembé. Dampierre, en revenant s’asseoir, comprenait à présent le sourire sardonique de l’homme à la tête de saxophoniste. La blague était fort drôle et Kimbembé tenait sa vengeance : Dampierre la lui apportait sur un plateau. Youma allait se pointer à l’aéroport sans se douter de rien, il repartirait sirènes hurlantes, entre deux policiers, pris la main dans le sac. Et, dans le coup de filet, il y aurait également le vil corrupteur français, l’imbécile avec sa mallette aux jolis billets tout neufs.

Elle était toujours là, cette mallette, sous les journaux, et Dampierre se demanda si elle n’était pas en train de se transformer en bombe à retardement.

Les hôtesses passaient pour proposer un alcool, un verre d’eau minérale. Un instant plus tard, elles repassèrent avec le chariot des produits détaxés. Dampierre n’avait pas bougé. Il n’avait pas touché aux journaux, n’avait pas coiffé le petit casque qui permettait de choisir entre douze chaînes musicales. Il n’avait même plus un regard pour l’écran où le petit avion s’était mis à survoler la Méditerranée. S’il s’était levé, il aurait pu voir par les hublots le bleu profond de la mer, parsemé d’un moutonnement de petits nuages réguliers. Mais il ne manifestait aucune curiosité. Il restait là à réfléchir, le regard fixe, au point que l’hôtesse blonde se décida à aller lui demander, mais de manière désinvolte, comme en passant, s’il désirait quelque chose. Dampierre la fixa un instant, puis fit une réponse qui n’avait rien de rassurant :

– Oui. Je voudrais voir le commandant.

Le commandant ? Oui. Il voulait voir le commandant, le pilote. Non, il ne pouvait pas expliquer pourquoi, mais c’était important. Non, il n’y avait rien de grave, il tenait à la rassurer.

Elle n’était pas rassurée, mais Dampierre s’en fichait. Il allait résoudre son problème en confiant la mallette au commandant et il pourrait débarquer à Brazzaville en toute sérénité. Le piège se refermerait sur du vent, il serait toujours temps de récupérer l’argent plus tard, soit à Brazzaville, soit à Genève. Il ne se voyait pas prendre le risque de confier une telle somme à un inconnu, mais il pouvait faire confiance au commandant de cet avion, le représentant de la respectable compagnie suisse.

L’hôtesse vint lui dire que le commandant l’attendait et lui demanda de la suivre. Il se leva, décida une fois encore de laisser l’attaché-case.

Le pilote était un gros homme aux mèches blondes clairsemées qui l’attendait dans l’entrée devant la porte extérieure. Il était en train d’enfiler sa veste, qu’il acheva posément de boutonner avant de fixer un regard sévère sur le passager importun.

– Vous avez demandé pour me voir.

Il avait un fort accent allemand et Dampierre jugea plus prudent de se présenter en anglais.

– Je comprends le français, fit l’autre laborieusement, vous pouvez parler votre langue.

Dampierre jeta un coup d’œil vers la blonde hôtesse qui s’esquiva, il continua en français.

– Commandant, je transporte pour le compte de ma société une somme d’argent en liquide que je...

– Quelle somme d’argent ?

– Heu, trois millions de francs, dit Dampierre, la mort dans l’âme.

– Suisses ?

– Non non ! Français.

– Vous n’avez pas la déclaration en douanes.

– Non. Comment dirais-je... c’est de l’argent...

– Pas légal.

Dampierre s’empourpra.

– Écoutez, cet argent émane de ma société. Il est destiné à payer des services...

– Monsieur.

La voix de l’autre le coupa.

– Je ferai comme si je ignore cette affaire. Sinon, je dois signaler aux autorités quand nous débarquons. Je préfère autre solution, et vous aussi. Je ignore cet argent. Je ignore cette conversation. Ça va ?

Dampierre avait débattu de plusieurs idées qu’il comptait soumettre au commandant. Soit la mallette restait sous clé quelque part dans l’avion, soit le commandant la débarquait à Brazzaville, soit... Il avait imaginé une conversation où l’on règle les problèmes entre hommes de bon sens, en cherchant la meilleure solution. Mais toute discussion avec cet homme-là était inutile.

– Ça va, dit-il.

– Service.

Le commandant fit un petit signe de la tête et s’en alla en déboutonnant sa veste.