Francis Francine est l’histoire de deux personnes qui ne devaient pas se rencontrer. Francis est un ancien commando marin, ancien formateur militaire, devenu hors-la-loi après un conflit avec un Ministre de l’Intérieur français. Menacé de mort, il organise une sanglante opération sur une transaction de drogue.
Francine est directrice d’une agence de communication, elle fait partie d’un « tout-Paris » qu’elle commence à ne plus trop aimer. Elle réfléchit à une autre orientation de carrière, avec des reportages sur des gens remarquables, mais peu connus.
L’affaire du massacre des dealers fait grand bruit, Francis est recherché, principalement par les commandants Tendenko et Barbusse, et par Cosette, le flic des Stups. Francine rencontre un jeune peintre brillant, mais qui est mourant. Puis un philosophe, Marcus, qui vit avec deux compagnes. Son projet de reportages s’annonce difficile.
Francis revoit une fois Francine à Paris, puis il est acculé dans une maison isolée en Charentes. La maison, encerclée, est finalement pilonnée et incendiée. Les sentiments de Francine, qui a découvert les véritables activités de Francis, sont contradictoires. S’en est-il réchappé ? Sur les conseils de Cosette, elle se décide à l’oublier.
Francis s’est installé à Dubaï. Une année passe et Cosette croise par hasard l’ancien commando à Bruxelles. Va-t-il obéir à son devoir de policier et faire arrêter l’homme prétendument disparu ?
Francis Francine est un roman d’action et d’aventures, avec une galerie de personnages attachants, dans la complexité de la vie d’aujourd’hui. Mais le peintre de génie ainsi que le philosophe-artisan apportent entre les chapitres des réflexions intrigantes sur l’art et la société.
EXTRAIT
On l’observait sans doute, mais les équipes ne pouvaient pas se mettre en place en moins de deux heures. Il perçut tout à coup le grondement d’un moteur diesel, puis d’un autre. Le bruit était fin et lointain, mais reconnaissable. Il éteignit la lumière, puis la ralluma un peu plus tard. Toutes les fenêtres étaient grandes ouvertes, seuls les volets étaient clos, toutefois, il était facile de voir entre les lames déglinguées. Il vérifia son échafaudage qui lui donnait accès à la trappe du grenier.
Déjà, des ombres se déplaçaient dans l’obscurité, trahie par des reflets de métal et la peau trop blanche. Ces gars-là manquaient d’expérience en zone rurale, se dit-il. Pour chaque fenêtre, il repéra les groupes et fit des marques dans le bois de l’appui.
Ensuite, ce fut la routine, lancer quelques grenades pour leur faire peur, viser les imprudents qui se croyaient à l’abri. Il ne voulait tuer personne, mais entretenir une tension et faire durer le jeu le temps nécessaire.
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Le symbolisme [en peinture] a existé, c’est bien. Je crois qu’il a existé au théâtre. Mais notre perception a évoluée, on ne tombe plus dans les mêmes panneaux, ils nous paraissent un peu grossiers aujourd’hui. Le public ne veut plus d’images édifiantes, il ne veut plus qu’on lui fasse la morale, ou alors, de manière plus subtile. L’artiste aussi, s’il a toujours envie de transmettre quelque chose, cherche une plus grande subtilité. Il sait que les choses sont complexes, quelquefois contradictoires. Il ne veut plus donner la leçon, il veut présenter les choses comme des expériences à méditer, des images pas toujours faciles à comprendre. C’était déjà chez da Vinci, ça. Il y a aussi qu’il ne veut plus s’adresser seulement à la conscience, ou alors en surface, et atteindre directement l’inconscient. C’est de la transconscience. Et l’artiste lui-même utilise largement le champ de son inconscience. C’est du transmoi.
Malo, peintre
Entretiens privés avec Malo, Armelle Ives, Éditions de la Fondation Malo, 2013 »