Léo Getz a monté comme « couverture » une agence immobilière, et engagé Maudline comme secrétaire. Parallèlement, il a accepté de rechercher un dossier compromettant pour le compte d’un haut fonctionnaire, dont le surnom sur le réseau était « Malicorne ».
Pour l’aider dans son enquête, Léo retrouve Claudia, ancienne ami d’un chef de bande, et qui est tombée dans la déchéance.
Gauthier, le patron de l’Inter-Services, a retrouvé la trace de Léo, malgré sa nouvelle identité. Il lui demande d’enquêter sur les activités d’un ministre africain. Pour l’un des volets de l’affaire, Léo et Maudline font la connaissance de Jeanne, qui dirige un association de défense de jeunes filles exploitées.
Léo et Claudia retrouvent le dossier compromettant, mais Malicorne tente de les faire tuer. Léo se réfugie chez sa sœur Héloïse. Il aide Claudia à prendre un nouveau départ en Guyanne.
Le ministre africain fuit la justice, ce qui ne satisfait pas Gauthier. Il oblige Léo à superviser une expédition « punitive » au Maroc. Léo s’exécute, mais, choqué, il rejoint pour quelques temps Claudia à Cayenne.
Léo Getz était un personnage secondaire dans Le Trésor de Justine, un personnage intriguant avec ses multiples identités. Le Dossier Malicorne lui fait vivre une première double aventure à l'époque de Justine, dans une sorte de roman parallèle.
EXTRAIT
– Oui ? fit la voix d’Héloïse dans l’interphone.
– C’est moi.
– Léo ? Quesse tu fous là ? T’as zappé l’invention du téléphone ? Ça existe, figure-toi.
– T’es seule ?
– Oui.
– Ouvre-moi.
– Bien sûr.
Elle déclencha l’ouverture, emporta à la cuisine le plateau avec les vestiges de son dîner, puis alla prendre dans sa chambre un kimono à enfiler sur son tee-shirt, qu’elle referma en se rendant à la porte d’entrée. Il y avait sur le palier un type roux, avec une mallette dans une main, un papier dans l’autre, qui regardait les différentes portes.
– Ah pardon, fit-elle, j’attendais quelqu’un.
– Mademoiselle Getz ? demanda l’homme d’une voix enrouée.
Elle eut peur, tout à coup. Le nom de Getz ne figurait nulle part.
– Oui…
– Alors c’est bien là, dit le type en hochant la tête.
– Attendez…
Elle ne savait plus quoi penser, et l’autre avait bien l’air de vouloir entrer. Puis elle le regarda vraiment, et en resta interloquée. Il riait maintenant.
– Bon, le personnage fonctionne, manifestement.
– Mais t’es cinglé, Léo, de me faire des coups comme ça ?...
– Non, je sauve ma peau.
Ils entrèrent, il referma et alla poser sa mallette dans le salon, et commença à déboutonner sa veste boudinée.
– Sérieux ?
– Je crois que oui. Ouf, j’ai trop chaud, avec tout ça.
Il enleva péniblement son pull, déboutonna sa chemise, souleva un grand maillot de corps. Les ajouts grisâtres en mousse avaient des formes anatomiques qui lui faisaient un torse épais, et le ventre était indépendant. Deux pièces qui allaient en s’affinant lui augmentaient les hanches. Quand il fut en caleçon, Héloïse retrouva l’usage de la parole.
– Léo !... Je me suis vraiment fait prendre. Mais qu’est-ce qui se passe ?
– J’ai chatouillé un type qui m’en veut, maintenant. On me protège, mais il m’a semblé plus simple de disparaître.