Les Chevaliers de la Table ronde

 

Cette adaptation des Chevaliers de la Table ronde est fidèle aux textes originaux de Chrétien de Troyes, mais avec la volonté d’un récit limpide, presque naïf, et un grand nombre de scènes dialoguées. Joué très simplement par des enfants, des adolescents, ou même des adultes, le texte a un grand pouvoir d’évocation, avec un univers de noblesse, d’honneur, de courage, et d’amour évidemment.

 

 

Le lendemain eut lieu la cérémonie, et le jeune écuyer retrouva assez de bon sens pour prêter serment. Mais la fin de cérémonie fut troublée par l’arrivée soudaine d’un messager : l’armée du Roi Galehaut envahissait la Bretagne ! Ce Roi d’un pays lointain avait juré de guerroyer tant qu’il n’aurait pas conquis trente royaumes ; et personne jusqu’alors n’avait pu lui résister.

La situation était grave, car si Arthur était entouré de nobles chevaliers, il ne possédait plus dans cette époque de paix d’armée constituée.

Il décida dans l’urgence de se porter au-devant des troupes de Galehaut avec les hommes qu’il pouvait réunir, et partit aussitôt se préparer.

  Or, Lancelot était resté dans la salle de cérémonie car il n’avait pas reçu des mains du Roi l’épée qui le ferait chevalier.

  LANCELOT – Qui me remettra maintenant cette épée ?... Qui me remettra maintenant cette épée ?

  Malgré la confusion, Geneviève entendit la plainte du jeune écuyer inconnu ; elle s’approcha de lui.

  GENEVIEVE – Beau doux ami, désirez-vous la recevoir de ma main ?

   Mais il était repris de ce mal mystérieux qui lui enlevait la parole et l’entendement. Alors, d’autorité, la Reine saisit la lourde épée qui provenait du Beau Vallon, et lui dit :

  GENEVIEVE – Par cette épée, qui n’aura d’autre service que celui des nobles causes, je te fais chevalier, devant Dieu et au nom du Roi.

  Lancelot prit l’épée et la regarda comme dans un songe. Et la Reine le laissa dans cet état, en déclarant qu’il était pitié de voir un noble chevalier souffrir d’un mal aussi étrange. Mais une Dame de la cour, une dame vieille et sage, prit la parole en ces termes :

  UNE DAME DE LA COUR – Madame, je connais ce mal qui vous étonne, et je peux vous dire de quoi souffre ce chevalier. C’est une maladie que les méchantes personnes ne craignent pas et qui ne touche que les cœurs nobles, car il s’agit du mal d’Amour… On ne guérit pas de ce tourment ; l’éloignement est un bon remède, et le temps qui passe permet aussi de le soigner. Mais le cœur n’en guérit jamais entièrement. Voilà, Madame, de quoi souffre votre chevalier.

GENEVIEVE – Quelle étrange maladie !... Pauvre jouvenceau ! Je voudrais bien connaître la Dame qui a su inspirer un tel amour dans un cœur aussi pur !

  Mais de la réponse à cette question, la Reine avait son idée...

 

 

Les Chevaliers de la Table ronde a été une commande pour un spectacle en multi-projection en 1988. Bernard Sallé a rédigé l’adaptation d’après Chrétien de Troyes et enregistré le texte avec récitant, comédiens, bruitages, musiques.

Le texte a aussi été utilisé par des troupes amateurs.

Il peut se jouer en récital, ou avec costumes, accessoires, décors, par quelques comédiens, ou par toute une troupe.

La durée moyenne est de 1h30.